Après deux graves blessures, Lola Wajnblum revit cette saison à Anderlecht : “J’ai morflé mais c’est derrière moi”
Touchée aux ligaments croisés deux fois en trois ans, Lola Wajnblum est enfin sortie du tunnel et est redevenue un pion important en Super League.
- Publié le 11-04-2024 à 17h16
Après la fenêtre internationale qui a vu la Belgique affronter l’Espagne et le Danemark en qualifications de l’Euro 2025, la Super League reprend le chemin des playoffs avec, pour Anderlecht, un gros choc annoncé samedi en début d’après-midi contre OHL. Un match au sommet entre deux prétendants au titre que Lola Wajnblum espère disputer.
La joueuse de 28 ans est redevenue l’un des éléments phares des sextuples championnes de Belgique et de la Super League. En fait, on peut même dire qu’elle revient de loin tant les dernières saisons ont été compliquées pour la Hannutoise qui a enchaîné deux grosses blessures.
Que ce soit la 1re ou la 2e, mentalement et physiquement, c'était difficile.
Touchée au moral
Au printemps 2021, alors joueuse du Standard, elle se déchirait les ligaments croisés lors d’un entraînement. Revenue à Anderlecht, avec ambitions, pour la saison 2022-2023 après s’être remise sur pied à OHL (saison 2021-2022), elle s’occasionnait la même blessure… à l’autre genou au tour préliminaire de la Ligue des championnes en août 2022 quelques jours après avoir marqué lors du premier match en WCL pour les Mauves. Un mauvais moment qui l’a éloignée des terrains jusqu’à la fin du championnat dernier. Un énorme coup au moral !
”Mentalement, c’est toujours difficile. Que ce soit la première comme la deuxième. Les deux blessures ont été difficiles d’une façon différente, souffle-t-elle. Physiquement et mentalement, ça n’a pas été simple à gérer. J’ai morflé et ça été long. Maintenant, c’est derrière moi. J’ai été bien accompagnée. J’ai pu faire une bonne revalidation au club. Maintenant, je peux me concentrer sur l’avenir. J’espère que ce sera sur le terrain et plus en dehors. J’ai renforcé tout ce que je pouvais renforcer et je n’ai pas de troisième genou (rires). J’ai eu mon lot de malchances je crois. Maintenant, il faut juste ne plus trop y penser, ne pas trop réfléchir aux causes qui ont pu amener ces blessures. Ce qui est fait est fait. On ne peut plus revenir en arrière. C’est en se concentrant et en arrivant à faire rapidement le switch dans sa tête qu’on revient plus vite.”
Pas présente en WCL en septembre avec les Mauves, la joueuse a petit à petit retrouvé une place au sein des Bruxelloises, enchaînant les minutes et accumulant des titularisations. C’est désormais un énorme sourire qu’elle affiche à chaque fin de match dans une saison qu’on peut qualifier de renaissance dans son cas.
En me prolongeant malgré ma blessure, le club m'a montré sa confiance.
”Oui, on peut dire ça, sourit-elle. Ça fait toujours du bien de retrouver ses marques dans un onze de base. J’ai, actuellement, la confiance de Dave Mattheus, le coach. Et être un élément qui joue beaucoup dans une équipe comme Anderlecht où on ne joue pas seulement pour jouer, cela fait du bien et veut dire quelque chose.”
La confiance d’Anderlecht
C’est en plus sans appréhension que Lola à repris le chemin des terrains et a retrouvé sa place. “Au début, j’essayais de jouer un peu avec facilités pour ne pas commettre d’erreurs. C’était une façon aussi de reprendre confiance. Mais à partir d’un moment, il faut se lancer et y aller car c’est ce que tout le monde attend au club et pas seulement venant des joueuses du onze de base, affirme celle que le RSCA Women n’avait pas hésité à prolonger il y a un an malgré une saison blanche. Quelle confiance envers moi ! Malgré ma blessure, Dave a montré qu’il croyait toujours en moi et qu’il était persuadé que je reviendrais aider l’équipe. C’est ce qu’il se passe. Désormais, j’essaie de lui rendre sur le terrain.”
Samedi en début d’après-midi, elle retrouvera OHL sur son chemin. Un club où elle n’a pas pu s’exprimer sur l’ensemble de la saison 2021-2022 avant de revenir à Bruxelles. Pour les championnes de Belgique en titre, la réception des Louvanistes à l’Académie lance aussi 14 jours intenses. Les Mauves enchaîneront avec le Standard deux fois et Gand d’ici le 27 avril.
”Le mois d’avril est chargé en effet. En plus au retour de la trêve internationale, on va jouer en semaine. Ce programme peut être décisif pour le titre. Ou pas. La saison dernière, on a très mal commencé les playoffs et on a terminé championnes. Cette fois, on a débuté avec deux succès mais il faut garder à l’esprit que même avec deux défaites, rien ne sera fait selon moi tellement en tête du championnat, ça se tient à rien (NdlR : OHL et le Standard Femina ont un point d’avance sur Anderlecht après deux des 10 journées de playoffs), nuance-t-elle. Tout peut aller très vite. Au deuxième tour, on a répondu présentes dans les rendez-vous importants. J’espère que ce sera à nouveau le cas.”
Buteuse lors du dernier Clasico début mars, Wajnblum ne fera toujours aucun sentiment face à ses anciennes couleurs dans cette période cruciale. “À OHL, je n’ai disputé qu’une saison, je n’ai pas plus d’attaches que ça. Par contre, le Standard, c’est vrai que c’est toujours particulier. C’est là-bas que j’ai commencé, que j’ai grandi et évolué. Mais aujourd’hui, chacun défend ses couleurs.”
Les Red Flames dans un coin de la tête
En enchainant les matchs avec Anderlecht, Lola espère suivre l’exemple de Noémie Gelders rappelée en équipe nationale après cinq ans. Plus rappelée chez les Red Flames depuis la victoire 4-0 contre la Suisse en décembre 2020, synonyme de qualification pour l’Euro 2022, Lola Wajnblum avait été conviée pour trois matchs avec l’équipe U23, un groupe avec lequel elle avait affronté l’Espagne et la France à deux reprises en février et avril 2022. Preuve qu’avant sa deuxième grave blessure, le staff continuait à croire en son potentiel en la maintenant dans le groupe élargi.
Je dois restée concentrée sur le RSCA avant de penser aux Flames.
”Je n’ai jamais parlé avec Ives Serneels, précise celle qui compte huit capes pour 15 sélections. Les choses se font comme elles doivent se faire. Je dois d’abord rester concentrée avec mon club, que je confirme à Anderlecht et si ça tape dans l’œil du staff, tant mieux. Aujourd’hui, il est peut-être prématuré d’évoquer un retour en équipe nationale même si tout le monde garde ça un peu dans un coin de la tête.”
Pour se rappeler aux bons souvenirs du staff des Flames, son poste et sa polyvalence sur les flancs pourraient être un atout dans une équipe qui joue avec une défense à trois et des pistons où, sa coéquipière de club, Laura Deloose, semble avoir trouvé une deuxième jeunesse à l’image de ses matchs en Super League. En sachant que Philtjens et Cayman, deux des solutions aux backs, ne sont plus très jeunes, son repositionnement plus défensif à Anderlecht pourrait peut-être l’aider à recevoir une nouvelle chance.
”J’ai toujours été plus offensive dans ma carrière mais ces dernières saisons, quand je pouvais jouer, on m’a fait reculer, signale-t-elle. Mais à Anderlecht, les backs ont un rôle un peu plus offensif, une sorte de full back même s’il faut pouvoir assurer derrière. Pour moi, ça ne me pose pas de souci de redescendre d’un cran du coup. Comme ça, je peux aussi partir de loin en étant lancée. C’est une de mes forces.”